Il y a beaucoup de personnes qui pensent que si Wade a subitement changé de stratégie après ses accusations contre Macky Sall, qui ont suscité une réprobation quasi-générale, pour lancer un appel d’offres à la candidature du Pds pour la présidentielle de 2017, c’est par pure stratégie. Le timing, les règles du jeu…tout concourt à faire de Karim Wade le prochain candidat du Pds.
Le Pds a, en effet, fixé les règles suivantes : “tout membre du Pds, détenant sa carte de membre en cours de validité, peut se présenter à la candidature du parti pour la Présidentielle. Tout candidat peut être présenté par n’importe quel membre du parti. Tous les membres du Pds peuvent présenter leurs candidatures y compris ceux qui sont en prison”.
L’allusion est claire. De tous les membres du Pds en prison, il n’y a que Karim Wade à qui on a taillé des ambitions présidentielles. D’ailleurs ses avocats ne cessent de dire que Macky veut le faire condamner pour qu’il ne se présente pas à la Présidentielle de 2017.
Aussi, le timing intrigue aussi. Pourquoi désigner un candidat alors qu’on est à deux ans de la présidentielle, si Macky réduit son mandat, et à 4 ans, si le mandat en cours de 7 ans va jusqu’à son terme ? Pourquoi le dépôt se termine le 20 mars 2015, trois jours avant le verdict de Karim Wade à la Crei ? Ne voudrait-on pas rééditer la jurisprudence Barthélémy Dias qui était en prison dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf lorsqu’il a été mis sur la liste de “Benno Bokk Yaakaar” pour les élections locales ? Ne veut-on pas investir Karim pour qu’en cas de condamnation, le Pds ait un prétexte pour manifester sa colère parce que son candidat est condamné ?
En réalité, note “Enquête”, “toute cette mascarade autour de ce semblant appel à candidatures n’est qu’un jeu de dupes”. Reste à savoir , ajoute le journal, “si Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Oumar Sarr, entre autres, accepteront d’être les dindons de la farce”.