Un groupe pharmaceutique américain a annoncé développer un traitement contre le coronavirus qui pourrait être disponible dès septembre.
CORONAVIRUS – Le groupe américain Eli Lilly a annoncé le mercredi 10 juin développer deux traitements spécifiques contre le coronavirus. L’entreprise teste actuellement ses deux thérapies à base d’anticorps. Si ces tests sont un succès, il se peut que l’un de ces traitements soit le premier sur le marché à combattre spécifiquement le Covid-19.
Daniel Skovronsky, principal responsable scientifique, a expliqué à l’agence de presse Reuters que ces traitements pourraient être bien plus utiles qu’un vaccin. Tout d’abord, aucun vaccin n’est vraiment espéré avant la fin de l’année ou le début de l’année 2021, même si la biotech américaine Moderna a annoncé ce jeudi qu’elle entrera, à partir du mois de juillet, dans la troisième et dernière phase de ses essais cliniques avec 30.000 volontaires.
Dans le cas des deux thérapies du groupe Eli Lilly, Daniel Skovronsky estime pour sa part qu’un traitement sur le marché en « septembre, octobre, novembre n’est pas déraisonnable ». « Si en août ou septembre, nous voyons que les personnes qui ont été traitées ne progressent pas vers l’hospitalisation, ce serait des données puissantes qui pourraient conduire à une autorisation d’utilisation d’urgence », ajoute-t-il.
Ces deux thérapies sont respectivement nommées LY-CoV555 et JS016. La première est développée en partenariat avec l’entreprise de biotechnologie canadienne AbCellera, la seconde avec le groupe chinois Shanghai Junshi Biosciences.
Bloquer l’accès aux cellules humaines
Le but de ces traitements par anticorps est d’empêcher les protéines du coronavirus de pénétrer dans les cellules humaines puis de se répliquer. D’ailleurs, le groupe Eli Lilly travaille également sur une troisième forme de thérapie qui doit agir sur une autre partie du virus. Mais pour cette dernière, Daniel Skovronsky, explique qu’elle « sera probablement testée en combinaison avec l’un ou les deux autres » traitements.
Dans l’ensemble, même si les deux premiers traitements par anticorps fonctionnent, cela peut s’avérer problématique. Daniel Skovronsky détaille: « C’est bien d’avoir deux anticorps. L’inconvénient est que la fabrication est précieuse. Nous avons une capacité de fabrication limitée. Si deux anticorps sont nécessaires, la moitié des personnes seront traitées. » L’objectif serait alors de mettre en avant un seul traitement.
Combiner plusieurs composés
Actuellement, de nombreuses molécules, déjà connues, sont étudiées par les chercheurs pour voir leur efficacité contre le coronavirus. Ce qui a certains avantages comme l’expliqué au HuffPost Étienne Decroly, chercheur CNRS au laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques: « C’est le gros avantage des composés déjà autorisés, on connaît les doses de toxicité et la sécurité du produit. »
Malgré tout, il n’est pas impossible que l’utilisation de ces molécules se montre décevante. Mais quoiqu’il arrive pour « préparer l’avenir, il faut se concentrer non pas sur une, mais plusieurs pistes », estime-t-il. « Il est probable que l’on ne trouve pas le traitement miracle directement, mais en combinant plusieurs composés ».
Si l’un des traitements développé par la firme américaine fonctionne, il s’agira d’une grande avancée dans la lutte contre l’épidémie de Sars-Cov2. D’autant plus que ces thérapies pourront être disponible avant même les vaccins.