Le phénomène ne date pas d’hier. Mais avec l’avènement du régime de Adama Barrow en janvier 2017, les autorités sénégalaises espéraient une réduction du trafic de bois à la frontière gambienne, qui constitue un fleuron de la forêt sénégalaise. Mais, l’accalmie ne sera que de courte durée, de l’avis de l’Union nationale des coopératives et exploitants forestiers du Sénégal (Uncefs). Cette structure, qui rencontrait hier le ministre de l’Environnement et du développement durable, a appelé le gouvernement à des actions concrètes.
« Depuis 10 mois, nous vivons cette situation sous l’œil bienveillant du gouvernement gambien qui permet aux trafiquants ramenant du bois ‘’venne’’ à partir du Sénégal, de pouvoir le scier et le transporter dans les containers », déplore Mamadou Salif Mballo, Secrétaire général du l’Uncefs.
Il faut relever que 60% des forêts sénégalaises se trouvent à la frontière avec la Gambie, c’est-àdire de Ziguinchor à Sédhiou en passant par Kolda jusqu’à Tambacounda. Ces zones sont « assaillies de plus belle avec la complicité des nouvelles autorités gambiennes qui ont autorisé la réouverture de l’exportation de bois de ‘‘venne’’ à partir du Port de Banjul », dénonce M. Mballo. Selon lui, il « urge de stopper ce trafic parce que les populations autochtones aveuglées par l’argent, venant de la Gambie, contribuent davantage à cette exploitation du bois qui mérite d’être éradiquée ».